
21-01-2025
A travers ces quelques lignes, je partage mon expérience de la pair-aidance.
J’ai contacté monsieur Ferroud au début de ma dépression afin d’avoir un soutien
complémentaire avec mon suivi au CMP.
Cela s’est révélé très positif d’avoir un retour d’une personne elle-même sujette aux troubles
bipolaires et donc de bon conseil. Nos échanges fréquents m’ont permis d’être rassuré et aiguillé
afin de retrouver la santé.
JR
Retour sur un entretien avec un pair-aidant
Bonjour,
J'ai parlé de votre association à mon père, hospitalisé aujourd'hui à St Egrève suite à une montée. Il a 79 ans et n'avait jamais été hospitalisé à ce jour. Il était curieux de vous rencontrer. J'ai vu sur le site de la maison des usagers que vous proposiez des permanences. Je peux l'accompagner pour vous rencontrer. Comment procéder? Je n'arrive pas à vous joindre par téléphone. Bien à vous
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Bonjour,
Suite à notre entretien merci de me dire quelle a été la réaction de votre père.
Pensez-vous qu'il serait judicieux que nous ayons une autre rencontre.
De mon côté, j'ai trouvé votre père plus détendu en fin d'entretien.
A vous lire
Bien sincèrement
G.F.
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Bonjour,
J'ai revu mon père le lendemain, et, il restait content de l'entretien, tout en remettant en question et le besoin de soin, et la prise en charge dans sa globalité. Plus préoccuppé par les questions de confrontation avec la psychiatre.
Je l'ai en effet trouvé plus détendu en fin d'entretien, et je dirais même que depuis cette crise, pendant l'entretien c'est le seul moment où j'ai eu l'impression "d'accéder" à lui, derrière le personnage en défense.
De mon point de vue donc, oui, l'entretien m'a paru bénéfique, et cela me semblerait pertinent d'organiser une autre rencontre.
Le seul problème étant que je vais m'absenter jusqu'au mercredi 30 novembre. J'ai prévu d'aller le revoir le 30 après-midi.
Merci à vous pour ce point de relance, et la qualité de ce temps accordé mercredi après-midi.
Je serai joignable par mail jusque demain midi, puis non connectée pendant une semaine.
Bien à vous,
Je m’appelle Grégory. J’ai aujourd’hui 42 ans. Je viens témoigner de ma relation avec ENTRELIEN mais surtout avec son médiateur-pair.
Après avoir traversé de nombreux chemins semés de boue et de pierres dans lesquels je m’enlisais, j’ai grâce à mon conjoint de l’époque eu un premier contact avec le médiateur pair d’ENTRELIEN. Je venais d’être diagnostiqué bipolaire de type 2. Entre le désir et l’acceptation, il fallait que j’équilibre la balance. Je n’avais que 35 ans. J’ai, dans un premier temps, essayé de me battre seul avec l’aide de ma psychiatre. Les années ont passé. J’ai trouvé sur mon bureau, déposé par mon conjoint, les coordonnées d’ENTRELIEN. Peut-être que le médiateur d’ENTRELIEN, allait me comprendre et surtout que j’allais m’adresser à une personne qui connaissait mon mal-être lié à mes troubles bipolaires. Nous nous sommes rencontrés, nous avons échangé ? J’étais en sécurité. Ses premiers mots étaient de m’expliquer et de me faire comprendre les choses : j’étais malade, certes, mais loin d’être tout à fait mort. J’ai écouté, j’ai grandi, j’ai accepté, j’étais en sécurité. Tout de suite, sans jugement, apaisé, j’ai accepté et j’ai grandi tout de suite. J’ai évoqué mon parcours avec une bienveillance absolue. J’ai su que j’avais enfin trouvé la bonne personne. Quand je n’étais pas bien, Il n’a jamais été avare de téléphone que ce soit le jour ou la nuit. Ce que je ne faisais pas par pudeur peut-être.
Je m’appelle Nathan.
Au moment auquel j’écris, j’ai 26 ans et c’est sans doute la chance qui me permet de raconter une partie de mon histoire plutôt que de ne plus faire parti de ce monde.
Pendant plusieurs années de mon adolescence j’ai rencontrés des difficultés qui m’ont amenés à différentes phases psychiatriques.
J’ai été sous traitement pendant plusieurs années, j’ai été très mal dans ma peau. Puis de fil en aiguille, les choses se sont arrangées jusqu’à ce que je retrouve une vie ‘normale’. Une vie sociale et amoureuse, un travail passionnant et une vie de famille plus paisible.
Tout allait pour le mieux jusqu’au jour où j’ai rechuté.
Un choc émotionnel est subvenu et cela a engendré des complications dont je ne croyait pas l’existence.
Au départ cela s’est manifesté par des nuits blanches à répétitions, une désinhibition sociale, des croyances soudaines non fondées, des hallucinations… Le mélange parfait pour vouloir en arriver à des idées suicidaires.
C’est à ce moment là que la chance entre en jeu : lorsque ma famille vient à mon secours et décide de me faire hospitaliser.
Après l’hospitalisation je ne pensais jamais que je pourrais retrouver ma vie d’avant. Il y avait eu tellement de traumatismes, tellement de honte et les traitement qui m’étaient prescrit me vidaient d’énergie et d’intelligence.
Je ne trouvai plus d’espoir puis on m’a présenté l’association Entrelien !
Cette association (en particulier Gérard Ferroud) m’a aidé à comprendre le coeur des troubles bipolaires : comment repérer les signaux d’alertes, l’hypersensibilité, la créativité, l’anxiété… J’ai pu changer de traitement, trouver un psychiatre, échanger avec d’autres personnes bipolaires.
Et c’est l’ensemble de ces événements qui ont permis mon rétablissement intégral et qui me permettent de vivre normalement aujourd’hui’hui.
Je serai éternellement reconnaissant envers l’engouement de cette équipe associative et de son fondateur Gérard Ferroud.